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Biographie

Peter Flinsch, un Parcours par Jean-François Larose

Jeunesse dorée

Peter Flinsch est né en 1920 dans la ville allemande de Leipzig, au sein d'une famille de grande bourgeoisie liée à la banque et à l'industrie papetière. Famille d'amateurs d'art possédant une collection de tableaux de maîtres de la Renaissance Italienne, et dont l'un des grands-pères fonda le dictionnaire d'artistes Thieme-Becker.
Au cours des années 1930, à l'instar des fils de son milieu, le jeune Peter reçu une formation humaniste libérale dans des pensionnats privés. Durant cette période, il s'initia à l'art et au théâtre, et fit de nombreux voyages en France, en Italie et en Autriche. C'est aussi l'époque dramatique de l'arrivée au pouvoir du national-socialisme, et comme tous les garçons de sa classe, il sera membre des jeunesses hitlériennes.

Dans la tourmente

En 1938, avant de poursuivre des études supérieures, il s'engage pour le service militaire obligatoire. Artilleur dans l'aviation, il est d'abord stationné à Berlin, puis, le conflit mondial éclatant, il suivra les principaux théâtres d'opérations, notamment en France, en Afrique du Nord, en URSS et en Hongrie enfin, où il sera blessé.
En 1942, accusé d'homosexualité, la cour martiale le condamne à servir dans une unité disciplinaire chargée des opérations de déminage. Le destin étant parfois étrange, cette affectation lui sauva peut-être la vie, puisque son ancienne unité fut envoyée à Stalingrad, d'où bien peu de ses camarades revinrent. Après la débâcle du printemps 1945, sa famille ruinée, il doit subvenir 5 ses besoins. Il rentre alors dans sa ville de Leipzig occupée par l'armée soviétique, et trouve du travail comme décorateur de théâtre. Peindre des portraits monumentaux de Marx et autres héros du panthéon communiste, marquera le début de l'apprentissage de son métier,
Quelques mois plus tard, las de ce type d'expression, il s'établit à Berlin dont il goûte, malgré les destructions et les pénuries, l’effervescence des lendemains d'hostilités. il y poursuit son travail scénique tout en effectuant des travaux d'illustrateur et de caricaturiste pour des publications. Il s'installe à Paris en 1950, ville qu'il a connue avant la guerre et dont il apprécie l'ambiance.

Montréal, port d'attache

En 1951, Peter Flinsch est à l'emploi de la compagnie Air France, en poste à Munich. Il dessine des étalages publicitaires et travaille au service des relations publiques. Deux ans plus tard, sur la côte Pacifique canadienne, il rejoint son ami Heino Heiden, danseur et chorégraphe, et fonde avec lui le Vancouver Ballet. Pour les spectacles de la troupe, il créera décors et costumes et organisera des tournées. A 35 ans, fort d'une expérience scénogra phique déjà impressionnante, il entre au service de la jeune télévision montréalaise de Radio-Canada. Durant les trente années qui suivront, il mènera une carrière très diversifiée, créant tes décors d'émissions pour enfants, des opéras, des pièces de théâtre, des téléromans et des variétés. En 1981, avec L’espion aux yeux verts de Bernard Clavel, il gagne le prix Anik pour le meilleur décor de télévision. Au cours de sa carrière, monsieur Flinsch a également travaillé pour des productions théâtrales à Washington et à Columbus, Ohio.
A côté de ses activités professionnelles, Peter Flinsch entreprend une démarche consacrée au dessin, à la peinture et à la sculpture. Bien qu’ayant connu une période abstraite, son art, surtout figuratif, est lié à la représentation du corps humain, en particulier celui de l'homme. Après sa retraite de Radio-Canada en 1985, libre de son temps, cette activité créatrice deviendra plus abondante. Au fil des ans, Peter Flinsch a participé à plusiers expositions et
certaines de ses oeuvres se trouvent dans des collections privées en Amérique et en Europe. Des dessins de l'artiste ont éé publiés par divers magazines, dont la revue humoristique allemande Simplizissimus.